Le bivouac consiste à dormir en pleine nature, le temps d’une nuit. Il permet de s’extraire de la ville et de vivre en pleine nature, mais aussi d’envisager des treks en itinérance. Il se différencie du camping au sens où le bivouaqueur quitte les lieux le matin venu. Si l’expérience est souvent merveilleuse, partir en bivouac en montagne ne s’improvise pas. Il y a des choses à ne pas oublier et des règles à connaître. Légalement, le bivouac est souvent toléré, mais on ne peut pas poser son duvet ou sa tente n’importe où. Si on ne peut pas tout vous dire en un article, vous retrouverez ici les bases à ne pas oublier pour que tout se passe au mieux.
Le bivouac, késako ?

Le bivouac en montagne est un campement sommaire et temporaire, souvent en pleine nature. Il se différencie du camping sauvage dans le fait qu’il n’est pas permanent. Bien que non autorisé, il est souvent toléré, avec des horaires précis. Ainsi, au cœur de la Vanoise, il est possible de bivouaquer entre le 1er juin et le 30 septembre, de 21h à 8h du matin et uniquement à proximité de certains refuges. En règle générale, le bivouac en montagne est gratuit (bien que le matériel ne soit pas donné, lui). Si vous campez à proximité d’un refuge, vous devrez payer un droit d’accès aux sanitaires, salles hors sacs et éventuellement à la demi-pension.
On peut bivouaquer avec un simple tapis de sol et un duvet ou préférer une petite tente avec matelas et duvet, à la belle étoile. En montagne, un minimum de matériel adapté est nécessaire, notamment pour résister au froid. Si vous investissez, c’est la taille, la résistance et le poids qui détermineront le prix et l’intérêt de votre matériel de bivouac en montagne.
Le matériel : les indispensables

Même si vous comptez dormir sur un terrain privé (chez des amis ou des connaissances de préférence) ou à proximité d’un refuge, il y a quelques indispensables avant de partir en bivouac. Sachez que tout ou partie de ce matériel peut se louer en ligne ou directement auprès de certains refuges. Décathlon et les Petits Montagnards louent notamment par correspondance du matériel de bivouac de bonne qualité. Chez ces derniers, vous pouvez même louer votre sac à dos et vos chaussures de randonnées.
Bien logiquement, en pleine nature, les indispensables consistent à s’alimenter et se protéger des éléments naturels. La base sera donc d’emporter de l’eau (2 litres par personne et par jour), s’assurer de pouvoir retrouver un point d’eau, avoir de quoi manger ou un lieu pour se sustenter, dormir au chaud et se protéger d’éventuelles pluies ou de la rosée. Pensez également que vous ne pourrez pas recharger votre téléphone. Conservez-le éteint pour si vous en aviez besoin ! On trouve sinon de nos jours des chargeurs photovoltaïques très pratiques et pas forcement très encombrants.
Dans la checklist ci-dessous, nous récapitulons les indispensables et éléments utiles à emporter en bivouac. Certains sont optionnels si vous dormez à proximité d’un refuge. Toutefois, ne négligez pas certains éléments. Ainsi, vous devrez à tout prix être isolés du sol et de son humidité. Un tapis de sol, même sommaire, est donc indispensable. Ensuite, l’isolation du froid, avec un duvet approprié, est très importante. Pour un confort optimal, comptez 3° de plus que l’indication du duvet. Ainsi, si vous partez dans un endroit où il fera 8° la nuit, prenez un duvet conçu pour 5°. Si au contraire, il doit faire 15°, un duvet conçu pour 10 à 12° sera parfait !
Si la tente reste optionnelle, elle permet de vous isoler de l’humidité, de la lumière et du vent. Privilégiez une tente double-toit et un revêtement de sol imperméable. Elle crée aussi un cocon qui vous isole de l’extérieur et vous aide à trouver le sommeil. Si vous avez le sommeil léger, pensez à prendre des boules Quies et un masque pour les yeux.
Si vous mangez en montagne, prenez un réchaud, cuillère, fourchette, opinel, pain, fromage, thé, fruits secs et légumineuses ou riz. Les réchauds au gaz sont très pratiques et légers. Ils sont toutefois réglementés. Renseignez-vous avant de vous déplacer.
Avant de partir, pensez à toujours vérifier et tester votre matériel, ainsi que les prévisions météorologiques locales. Sur place, n’attendez pas la nuit pour installer votre couchage. Hors milieux urbains, la nuit est extrêmement sombre s’il n’y a pas de lune.
La checklist du bivouac en montagne
- Un sac à dos avec une housse de pluie
- Un coupe-vent
- Une polaire
- Un tee-shirt et des sous-vêtements de rechange
- Éventuellement, bonnet, gants, doudoune s’il doit faire froid
- Vos lunettes, chapeau et protection solaire
- De la nourriture adaptée et en quantité suffisante, une ou plusieurs gourdes selon vos besoins (optionnel si vous mangez en refuge)
- Un réchaud, un briquet, des cuillères et couteaux (optionnel si vous mangez en refuge)
- Des cartes, topoguides et téléphone (éteint pour conserver la batterie)
- Une tente (optionnel si vous dormez à la belle étoile)
- Un duvet adapté au froid prévu, un tapis de sol ou matelas autogonflant
- Un nécessaire de toilette sommaire, serviette de voyage, petite pharmacie, couverture de survie
- Du papier toilette
- Une batterie portable (solaire ou non) pour charger votre téléphone (optionnel)
- Votre appareil photo pour immortaliser votre sortie (optionnel)
- Une lampe frontale avec piles chargées
- De quoi collecter et redescendre vos déchets
- De l’argent pour payer les éventuels refuges
Où bivouaquer ?
Pour avoir un bon bilan carbone, dites-vous que le meilleur bivouac est le plus proche de chez vous. Si vous habitez Grenoble, pourquoi ne pas monter en Chartreuse ? Si vous êtes sur Chambéry, le massif des Bauges est à vos portes. Au départ d’Annecy, on montera rapidement au mont Veyrier ou au Semnoz. On peut également partir d’une gare ou relier deux gares à pied en passant par la montagne. Avant de partir bivouaquer, il vous faudra d’abord vous renseigner sur la législation et repérer des terrains plats sur la carte IGN. Sachez qu’en montagne, votre impact sur le milieu naturel n’est pas neutre, surtout quand des tentes se succèdent au même endroit chaque jour de la belle saison.
Notez cependant que le bivouac est interdit à moins de 200 mètres d’un captage d’eau, sur les sites classés, dans les espaces boisés classés, dans certaines zones sur arrêté préfectoral et sur le littoral. Dans les parcs et réserves naturelles, il est parfois toléré, comme dans le parc de la Vanoise. Vous trouverez ici les 23 lieux où le bivouac en montagne est autorisé en Vanoise. Au lac d’Allos, au lac Achard (Chamrousse), au lac des Fiz, on flirte parfois avec le surtourisme. Il est donc préférable de choisir des lieux moins populaires si vous souhaitez camper en pleine nature (Chartreuse, nord de Belledonne, Préalpes provençales, Ubaye… Notez qu’il vous faudra choisir un lieu plat, à l’abri des vents et sec. L’option du bivouac en montagne à proximité d’un refuge (à réserver à l’avance) reste l’option la plus respectueuse des milieux naturels et idéale pour débuter en bivouac.
Si vous souhaitez des idées de sorties, le nouveau livre d’Altituderando « Mini Treks de 2 à 3 jours dans les Alpes » est idéal. De nombreux autres guides existent en librairies.
Sources : Un week-end à la belle étoile, Elisabeth Andréani, Hachette Nature ; Wikipédia ; Mini-Trecks de 2 à 3 jours, Altituderando le Guide
Illustration : Trekking dans la vallée de la Clarée, par Kitty Terwolbeck, licence CC