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Les Arcs par domat33f, Licence CC, Flickr

Comprendre l’architecture des stations d’altitude

Développées par la puissance publique dès l’après-guerre jusqu’aux années 70, les stations intégrées de sports d’hiver sont un patrimoine peu valorisé et peu compris par les vacanciers. Résultant d’une pensée urbanistique moderne, de l’entrain des trente glorieuses, mais aussi d’un volontarisme politique sans précédent, on ne peut pas les considérer que comme « un produit dépassé ».

Les stations de ski se sont développées à la toute fin du XIXe siècle avec la pratique du ski par l’élite anglaise dans les Alpes. Le tourisme était alors présent plutôt en été. Il faudra néanmoins attendre l’après-guerre pour voir un développement planifié et massif de la pratique du ski et des complexes d’accueil qu’on appellera stations de ski.

La première station planifiée créée ex nihilo sera Courchevel juste après la guerre. Créée par la volonté du conseil général de la Savoie avec notamment pour objectif de créer une station à vocation sociale pour rendre le ski accessible à tous. On appelle ce modèle de développement les stations de « deuxième génération » : des stations créées en site propre avec une urbanisation qui se distingue des stations de première génération, développées autour des villages (Chamonix, Megève, Valloire…).

Au cours des années 60, l’État français va créer le plan neige : un grand programme de mise en tourisme des Alpes pour accueillir une demande en hausse, mais aussi pour créer la demande. La démarche sera simple : l’État acquière les terrains, missionne un architecte (souvent renommé) de créer un plan masse cohérent et les plans des bâtiments, puis propose à des promoteurs et investisseurs de gérer le tout.

Courchevel 1850

Parmi ces architectes de grandes stations, on retrouvera principalement deux courants qui montrent deux perceptions littéralement opposées de la montagne

  • Les premiers, dans la droite lignée de Laurent Chappis, l’architecte de Courchevel, prônent une architecture moderne adaptée à la montagne devant se faire discrète face à la beauté des paysages.
  • Les seconds, intégrant aussi le fait que les paysages sont majestueux en montagnes, pensent que l’architecture doit y être massive et majestueuse pour s’intégrer au paysage. Ce sera cette idée directrice qui guidera les architectes de certaines stations intégrées comme les Menuires.

Ajoutez à ça une pensée moderne (si tous les individus sont identiques, les appartements doivent l’être aussi), l’invention du front de neige et de la galerie commerçante couverte. Ainsi vous comprendrez mieux pourquoi les stations intégrées résultent d’une pensée sur la manière de vivre les lieux. Ceci s’oppose à l’urbanisme actuel basé sur la création de résidences de tourisme au style chalet à grands coups d’investissements locatifs défiscalisés.

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