Après la tendance du slow food, puis du slow tourisme, quelques stations ont tenté de s’approprier le mouvement slow en inventant le slow ski. Traduisant mot pour mot, elles ont proposé de faire du ski doucement, sans pression avec des pauses et des pentes faciles… Pourtant, si le slow ski est la déclinaison sémantique du slow food, on peut vraiment aller beauuuucoooouuppp plus loin ! Suivez-nous dans notre petit guide à l’intention des futurs slow skieurs.
Aux origines du slow…
Le slow food est un mouvement de fond désormais bien implanté en Europe. Il est basé sur plusieurs piliers liés au respect de l’environnement. Profondément écologique, le mouvement slow refuse le libéralisme, l’économie mondiale et les marques. Il préfère le bio, le local, le rythme des saisons et les rapports humains. Selon les contributeurs de Wikipédia, le slow food est un mouvement international qui a pour principal objectif de sensibiliser les citoyens à l’écogastronomie et à l’alterconsommation. Il a été fondé en Italie en 1986 par Carlo Petrini en réaction à l’émergence du mode de consommation de type restauration rapide. Association internationale à but non lucratif, elle est reconnue par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (ou FAO) et possède son siège à Bra au sud de Turin. « Bon, propre et juste » sont les valeurs portées par le mouvement Slow Food.
Du slow food au slow ski
En déclinant le concept de slow food au slow ski, il devient assez facile d’écrire les commandements du slow skieur (si tant est que le ski puisse être slow) ! Peu importe la vitesse sur les pistes, c’est plutôt le respect du territoire et de son l’environnement qui primeront. Essayons de maintenir les capitaux sur place, consommons local, respectons au mieux la nature et ouvrons-nous aux autres…
Essayons maintenant d’appliquer ces quelques piliers du Slow Tourisme aux stations des Alpes ! Voici quelques principes et suggestions pour vivre le ski en mode slow :
- Voyagez en terre inconnue !
Le slow tourisme, c’est aussi (souvent) sortir des sentiers battus. Il existe près de 250 stations de ski alpin en France. Pourtant, la fréquentation se concentre principalement sur les plus grandes. Ainsi, ces 4 dernières années, les 55 plus grandes stations françaises concentraient 69% des journées de ski vendues. Les Alpes du Nord concentrent à elles seules 72% de la fréquentation des pistes. Effet moutons vous avez dit ?
Voici quelques petites stations peu connues qui méritent le détour : Bessans et son exceptionnel domaine nordique au cœur de la Vanoise, Crévoux et son ski nature au soleil des Hautes-Alpes, Albanne, le versant ensoleillé du domaine skiable des Karellis, Bernex, le village de Haute-Savoie à deux pas d’Évian. Si vous cherchez une station de ski proche de Lyon, vous pouvez également prendre la direction du Massif central pour vivre un ski authentique.
L’Écot à Bonneval-sur-Arc en Haute-Maurienne - Surveillez votre bilan carbone
Selon une étude datant d’il y a 10 ans, c’est le transport et l’hébergement qui pèseraient le plus lourd dans le bilan carbone des stations de ski (57% et 27%). Autant que faire se peut, nous vous recommandons de venir en train. Il existe en montage des stations de ski avec gare et de nombreuses autres accessibles en train. Également, vous pouvez cibler des hébergements écologiques, même s’il en existe peu. Toutefois, plus la résidence est neuve, plus elle a été contrainte par les réglementations thermiques en vigueur. - Consommez local et logez chez l’habitant
Nous l’avons vu, dans le mouvement slow, il y a le principe de local et de juste. Sachez que certains domaines skiables sont exploités par la Compagnie des Alpes, société cotée en bourse. Pas très local. Les résidences de tourisme ont un modèle économique basé sur la défiscalisation et sont gérées depuis Paris.
Pour consommer local, préférez des entreprises familiales (petits hôtels) ou logez directement chez l’habitant. Le site Chalet Montagne est un site de petites annonces qui vous met en relation avec des loueurs particuliers. Du côté de l’assiette, consommer local n’est pas toujours facile. Certains villages ont bien des magasins de producteurs, mais c’est encore peu répandu. Par contre, côté fromages, vous pourrez vous faire plaisir et visiter des fermes. La rencontre avec les agriculteurs de montagne vous permettra de vivre le territoire différemment et n’être pas seulement consommateurs. - Respectez la nature et découvrez le territoire
Ne nous voilons pas la face : le ski alpin, ce n’est pas toujours green, entre les dameuses, la production de neige et le profilage des pistes en été. Profitez de votre semaine au ski pour tenter d’autres formes de ski moins contraignantes pour la nature : ski de fond, ski de randonnée, mais aussi raquette permettent de découvrir la montagne autrement, en mode slow. On observe les animaux, on discute… et on s’émerveille !
Ski de fond à La Féclaz - N’achetez pas ce dont vous n’aurez besoin qu’une seule semaine
Vos chaussures de neige, vos skis, vos bâtons et votre tenue de ski…. vous en avez besoin dans l’année ? Sans doute pas… Au lieu de les acheter pour les laisser à la cave, vous pouvez sans doute les louer ! Renseignez-vous ! Les Petits Montagnards est une startup qui propose de louer sa tenue de ski, qui vous sont livrées sur place, ou à domicile. Pour skier, vous pouvez donc louer vos skis (plus de 50% des skieurs le font déjà), mais aussi vos vêtements - Prenez le temps de vivre
Il ressort souvent des études de clientèle que les vacances au ski sont stressantes. Entre la course pour se rendre aux cours de ski dès 9h, la complexité de la location de matériels et des forfaits de ski… les parents de jeunes enfants se sentent sous pression. Une des solutions consisterait à partir en pension complète. Les villages de vacances proposent des prestations avec repas et clubs enfants. De quoi lâcher prise. Toutefois, la pension complète au ski, ce n’est vraiment pas donné. Rien de vous empêche de simplement prendre 2 heures, vous poser sur un rocher, contempler le paysage, prendre un livre et bouquiner.
Et le ski de rando ? Encore plus nature ! Pas besoin de station, pas besoin de machines …
Oui bien entendu, je rajoute à l’article. Le ski de rando est plus slow que l’alpin si toutefois le skieur respecte les zones naturelles et favorise le covoiturage 🙂