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Le glacier de l’Étendard depuis le refuge éponyme

Réchauffement climatique : quelles conséquences sur les glaciers des Alpes ?

Sécheresse et élévation des températures condamnent la majorité des glaciers Alpins à la disparition. Toutefois, nous ne verrons pas de notre vivant la disparition des glaciers les plus élevés en altitude.

Les glaciers fondent, et c’est à cause de nous !

Nous sommes sans doute la première génération à pouvoir constater le réchauffement climatique de nos yeux. Et les glaciers sont un bon sujet d’étude ! Ici, le réchauffement modifie le paysage. Très sensibles à l’évolution des températures, les glaciers fondent à vue d’œil. Ci-dessous deux photos du glacier de l’Étendard effectuées à 12 ans d’intervalle… la perte de masse est impressionnante. Son sommet étant situé trop bas en altitude, il est condamné de notre vivant. Pourtant, tous les glaciers ne sont pas condamnés. Ceux du massif du Mont Blanc principalement, devraient survivre encore plus d’un siècle.

Voici où constater le réchauffement climatique dans les Alpes

Alors que la température mondiale s’est élevée de 1° en moyenne sur terre, cette augmentation est déjà de 2° dans les Alpes. Cette hausse s’effectue surtout au printemps et en été, impactant directement la fonte des glaciers et des pergélisols. À l’horizon 2050, l’isotherme 0° devrait s’élever de 300 mètres dans les Hautes-Alpes, selon une étude. Cette dernière estime ainsi qu’à la fin du XXIe siècle, 231 des 256 glaciers des Écrins auront disparu. Seuls ceux ayant une zone d’accumulation supérieure à 3500 mètres pourront survivre. Selon une étude suisse plus globale datant de 2019, 50% du volume des glaciers alpins aura disparu en 2050 et jusqu’à 95% en 2100 selon le scénario le moins optimiste. En cause : l’élévation des températures liée au réchauffement climatique. Si les précipitations ne devraient pas baisser à l’avenir, les hivers seront plus courts et la limite pluie-neige, plus élevée. De quoi fragiliser un peu plus les glaciers de basse altitude.

Les glaciers : sensibles aux hautes températures, mais aussi à la sécheresse

Un glacier est une structure naturelle mouvante avec différentes composantes :

  • Une zone d’accumulation où les chutes de neige se transforment en glace par l’effet du temps, du poids de la neige et du gel. La fonte existe, mais sur l’année, le bilan est positif.
  • Une zone d’ablation, plus bas, où la fonte diminue la masse du glacier et où la neige n’est présente qu’en hiver.
  • Dans un glacier vivant, la glace se déplace de la zone d’accumulation vers la zone d’ablation. Le glacier forme une langue glaciaire qui se déplace par gravité vers le bas, poussée par la glace de la zone d’accumulation. Un glacier n’ayant pas de zone d’accumulation est mort et voué à disparaitre. L’exposition nord lui permettra de survivre quelques années, mais tout glacier relique est voué à disparaitre, sauf évolution climatique favorable.

Un glacier avance donc toujours. C’est son front glaciaire qui peut reculer, de plusieurs dizaines de mètres chaque année, et son épaisseur qui va se réduire. Arrivée en basse altitude, la langue glaciaire est affinée et finit par fondre. La baisse de son épaisseur diminue sa vitesse d’évolution, accentuant sa fonte en moyennes altitudes. La perte de masse des glaciers est liée à deux éléments principaux : d’un côté l’insuffisance des précipitations hivernales, d’un autre côté la fonte importante estivale. Un glacier peut être en perte de masse avec des températures fraîches en été, mais une sécheresse importante. À l’inverse, il peut prendre de la masse quand les précipitations neigeuses sont très importantes, même quand l’été est chaud.

Depuis 80 ans, les glaciers des Alpes ont connu 2 périodes de fort retrait glaciaire : entre 1942 et 1953, puis entre 1985 et 2010. La première période de décrue est la conséquence d’hivers peu enneigés et d’étés très chauds. La seconde période est plus liée à l’augmentation de la fonte estivale. Entre 1954 et 1981, les glaciers ont stagné, voire avancé, avec une latence de plusieurs années par rapport à la météorologie. Ainsi, le front du glacier d’Argentière a avancé de près de 400 m entre 1970 et 1990. De nos jours, la fonte reste forte et l’année 2022, sèche et chaude, ne devrait pas améliorer l’état des glaciers alpins ces prochaines années.

bilan de masse des glaciers
Évolution de 3 glaciers alpins (source)

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