Pour monter faire du ski à La Féclaz, il y a plusieurs solutions : la voiture individuelle souvent avec une personne par voiture (la majorité des trajets), le covoiturage, le car et… le vélo ! Comme ça faisait plusieurs années que ça me taraudait, ce lundi 24 janvier, j’ai testé le trajet en vélo-ski (certains disent véloski, skivélo ou ski-vélo). À la clé : une montée de 1 081 mètres de dénivelé et un trajet 100% économique et écologique. Chargé de mes skis et chaussures de ski, j’ai enfourché mon vélo pour 2 heures de trajet jusqu’au départ des pistes. Mon aventure ci-dessous !
La montée vers la lumière
Monter à La Féclaz depuis Chambéry, ce n’est pas très compliqué. En voiture, ça vous prendra environ 35 minutes (10 € de carburant) et en car 45 minutes (5 à 8 € l’aller-retour). Seulement, voilà le vélo-ski c’est tentant ! 100% green et totalement gratuit, le vélo offre le plaisir du sport et de la liberté, en plein hiver. Et puis, le vélo, c’est un mode de vie ! Alors on tente. Je ne suis pas un grand sportif addict au sport, mais j’ai une bonne endurance.
A 8 heures du matin, je décolle de Chambéry, dans le froid. Ce jour, l’inversion de température était bien présente. En bas, il faisait froid (-4° selon Météo France). En haut, il faisait plus doux (8° à 10h sur la balise météo de Saint-François-de-Salles). La couche de pollution était assez haute, jusqu’à environ 900 mètres d’altitude. La circulation automobile était bien présente mais pas insupportable. Attention, les samedis et les dimanches de beaux temps, la montée doit être moins agréable.

Une montée tranquille en 1h35 depuis la plaine
J’ai réalisé la montée calmement, sur le petit plateau pour plusieurs raisons :
- Il faisait froid et je ne voulais pas me geler la gorge
- Le but étant de skier là-haut, il fallait garder quelques réserves
- On est en plein hiver, je suis habillé en conséquence. Si je force, je vais avoir chaud, puis froid…
De porte à porte, j’ai donc mis pile 2 heures, 1h35 pour la montée. J’ai accroché mon vélo au banc situé devant la chapelle, sorti mes chaussures de ski de la sacoche et j’ai pu faire 2 boucles bleues sur le plateau sud. Pas plus car le vélo m’avait vidé. Un petit passage à la boulangerie pour acheter un peu de sucre avant la descente et 4 heures après mon départ, j’étais de retour à la maison.
Au final, je ne suis pas certain de recommencer l’exercice car la navette est très pratique et permet de mieux profiter du ski. Pour bien profiter du ski, il faudrait monter en vélo, dormir sur place et skier le lendemain. La résidence des chalets du Berger, avec sa piscine est parfaite pour ceci (mais il est aussi possible d’y monter à pied depuis Chambéry… prochain objectif ?). Enfin, en réalisant la montée avec un vélo électrique équipé d’un bon moteur, l’expérience serait assez différente. Notez également bien entendu que, sans porter ses skis, il est possible de monter en vélo et de louer des skis directement dans la station. Si vous redescendez tard, équipez-vous de lumières car les voitures roulent vite sur cette route sans éclairage. Il vous faudra voir mais surtout être vus et bien vus !
Un système d’accrochage des skis sur le vélo rudimentaire mais efficace




Pour accrocher mes skis, j’ai opté pour un système rudimentaire : deux tendeurs tenant les skis au cadre du vélo à l’avant et au niveau du porte-bagages, à l’arrière. Ils n’ont presque pas bougé. Les skis étaient solidement accrochés. A l’avant, les bosses avaient tendance à les faire descendre un petit peu. Un tissu pour protéger le cadre pourrait être ajouté. Sur la photo, on voit qu’ils pourraient également être accrochés plus bas à l’avant. En tout cas, fixés de la sorte, avec les fixations au niveau du porte-bagages, ils ne gênent pas le pédalage. Pour le matériel (doudoune pour la descente, chaussures de ski et appareil photo, j’ai utilisé une sacoche Vaude équipée de petits cadenas pour dissuader les curieux et empêcher de l’ouvrir. L’office de tourisme de La Féclaz dispose également de casiers à disposition au niveau des toilettes.
Voici une vidéo qui montre qu’il est également possible de fixer des skis de randonnée ou des skis alpins sur un vélo :
Un ski zéro carbone ?
À noter que même en montant à vélo, je n’ai pas pratiqué un ski zéro carbone. Mon vélo et mes pneus ont leurs propres impacts carbone et ont été importés. La route est en asphalte et surtout, les pistes de ski de fond sont damées très régulièrement par des engins lourds et aussi polluants que des tracteurs. Toutefois, c’est sans comparaison avec un skieur en voiture individuelle. Le ski zéro carbone n’existe pas. Peut-être les skis de randonnée et de randonnée nordiques s’en approchent, mais ce n’est pas le même sport. Leur impact sur la faune sauvage peut aussi être problématique.