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Plateau d’Assy : haut lieu de l’art moderne en montagne

Entre 1926 et 1960, le Plateau d’Assy, balcon protégé des vents froids et bien exposé face au Mont Blanc, va devenir un haut lieu de l’architecture et de l’art moderne en montagne. Des soins de la tuberculose à la fresque géante de Fernand Léger, chronique d’un lieu hors du commun dans les Alpes.

Les sanatoriums : prémices de l’architecture moderne en montagne

De 1926 à 1937, une vingtaine de sanatoriums seront construits au Plateau d’Assy, totalisant plus de 2000 lits. Si les premiers, en 1926 s’inspirent largement de l’architecture régionale, dès 1932, les architectes appliquent sur le plateau les grands principes hygiénistes de l’architecture moderne privilégiant la fonction du bâtiment aux formes traditionnelles. L’architecture créée sur le plateau, largement reprise dans la presse internationale de l’époque, est conçue à base de béton armé et ouverte sur la lumière et les balcons extérieurs. Les escaliers, couloirs et parties médicales sont, eux, situés dans les parties nord du bâtiment.

À bien des titres, cette architecture fait figure de prémisse à celle qui sera mise en place après-guerre lors de la création des stations du plan neige.

Entre 1920 et 1960, le Plateau d’Assy va jouer un rôle majeur dans le traitement de la tuberculose en Europe. Cette maladie, faisant des millions de morts, n’avait jusqu’à la Seconde Guerre mondiale que les cures climatiques comme traitement. Le plateau d’Assy remplit tous les critères décrits dans la loi de 1919 pour l’installation de Sanatoriums : altitude au dessus des brouillards, orientation plein sud et protégée des vents dominants, vastes espaces isolés, mais accessibles, panorama…

 

L’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce : chef-d’œuvre de l’art moderne en montagne

Vitrail de Chagall par tJj, Flickr Art moderne en montagne
Vitrail de Chagall par tJj, Flickr Licence CC

En pleine période de crise de l’art sacré, figé dans l’image de son passé artistique, le fondateur de l’église du Plateau d’Assy va « parier pour le génie » et inviter, indépendamment de leurs croyances et combats politiques, les plus grands artistes de l’époque. Construite par Maurice Novarina, s’inspirant des chalets savoyards et du paysage du plateau, l’église est illustrée d’une fresque de Fernand Léger, de vitraux de Chagall et Rouault, d’une céramique de Matisse, de sculpture de George Braque et de peintures de Bonnard. La crypte, elle, est illustrée de mosaïques de Stravinsky. Véritable musée où les œuvres sont encore en place à l’endroit pour lesquelles elles ont été conçues, l’église du plateau est un lieu unique en montagne et en France.

Eglise du Plateau d'Assy et sa façade de Fernand Léger par Cristian Bortes, Flickr
Eglise du Plateau d’Assy et sa façade de Fernand Léger par Cristian Bortes, Flickr Licence CC

Rencontrer Calder en montant au plateau

En 1960, le poète français Jean-Pierre Lemesle invente sur le plateau un dialogue entre l’art et la montagne. Soutenu par la municipalité et la commission de reconversion, il fait sortir la poésie, mais surtout les sculptures des musées pour les installer au cœur des paysages de montagne. Une seconde fois, le Plateau d’Assy va devenir un centre artistique majeur encore inégalé en montagne avec des sculptures de Calder, Cardenas, Semser, Féraud….

À la suite de cette manifestation, la ville fait l’acquisition de certaines œuvres pour créer l’actuelle « route des sculptures » où, depuis Passy jusqu’au Plateau, on croise les œuvres de Calder et des sculptures de Féraud, Semser, Cardenas…

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