Accueil » Tous les articles » Alti-sport » 10 pistes de ski de descente légendaires des Alpes françaises
"Adrien THEAUX" by joménager is licensed under CC BY-NC-ND 2.0.

10 pistes de ski de descente légendaires des Alpes françaises

Elles ont marqué l’histoire du ski de compétition, souvent à l’occasion de coupes du monde et de jeux olympiques. De la piste de ski de Bellevarde à Val d’Isère à la Verte aux Houches, en passant par la toute nouvelle piste de ski de l’Éclipse à Courchevel, voici 10 pistes de ski de légende des Alpes. Certaines ont accueilli les plus grandes compétitions françaises depuis l’après-guerre, même si la France en accueille peu en général. Aujourd’hui, 28 pistes de ski françaises sont homologuées par la fédération internationale de ski, dans seulement 15 stations.

Imaginée en 1911 par un Anglais, la compétition de ski alpin consistait à joindre un point A à un point B, sans piste de ski. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le concept de pistes et de leur homologation fait son apparition, pour égaliser les chances et pour réduire les risques d’accident. Au fur et à mesure des années, elles ont été normées et sécurisées, pour limiter la gravité des accidents, toujours inévitables. Aujourd’hui, la descente reste une des épreuves reines du ski, mélange de technique, de folie et de bonnes trajectoires. Voici 10 pistes de ski qui ont marqué l’histoire du ski alpin en France.

La piste Casserousse à Chamrousse (noire)

Piste de Casserousse à Chamrousse
Le secteur de Casserousse en 1968, via Apidae

Créée pour les JO de Grenoble en 1968, la piste de Casserousse (aujourd’hui l’Olympique Homme sur le haut du domaine) a été mainte fois remaniée depuis. Elle relie la Croix de Chamrousse au pied de l’actuel télésiège de Casserousse et permet aux skieurs de randonnée d’atteindre le sommet du domaine. Le 9 février 1968, elle a accueilli les épreuves de descente de ski des JO de Grenoble. Elle a sacré le ski français avec la victoire de Jean-Claude Killy, médaille d’or, juste devant Guy Périllat, médaille d’argent, avec seulement 1 centième de seconde d’écart.

Piste de ski de Casserousse (noire)
De 2252 mètres à 1412 mètres d’altitude
2890 m de long
840 m de dénivelé
29% de pente moyenne (de 11% à 65%)

La piste Émile Allais à Megève

Elle reliait le sommet de l’Alpette au hameau de Cassioz, au sud de Megève. Cette piste de légende porte le nom du champion de ski local le plus connu de l’histoire du ski français. C’est d’ailleurs lui qui l’a tracée. Elle avait pour objectif de positionner Megève sur la scène internationale. La descente sur la vallée était marquée par plusieurs virages en S et le mur de Borné, une difficulté impressionnante, abandonnée après le décès d’un skieur en 1970. La piste verra les victoires d’Henri Duvillard en 1969, de Guy Perrillat, Jean-Claude Killy, Jean Vuarnet, Egon Zimmerman… Abandonnée en 1975, l’Allais est aujourd’hui un itinéraire hors-piste de la station gorgé de souvenirs.

Piste de ski Emile Allais
De 1871 mètres à 1059 mètres d’altitude
3135 m de long
812 m de dénivelé
23% de pente moyenne (de 17% à 60%)

La Face de Bellevarde à Val-d’Isère

Piste de ski de la Face de Bellevarde
La face de Bellevarde en mode grand public, par Tania & Artur, licence CC BY-NC-ND 2.0.

Visible à 80% depuis le bas de la piste, la face de Bellevarde est une piste mythique de Val d’Isère. Taillée par Jean-Claude Killy et Bernhard Russi à l’occasion des JO d’Alberville en 1992, c’est une piste technique et atypique dans le circuit à l’époque, qui redessine les perspectives de la descente. Franck Picard y décrochera l’argent, à 5 centièmes de secondes de la médaille d’Or. Haute en altitude, elle permet d’organiser des compétitions tôt en saison. Elle accueille chaque début d’hiver les épreuves hommes du critérium de la première neige.

La Face de Bellevarde
De 2807 mètres à 1848 mètres d’altitude
2988 m de long
959 m de dénivelé
32% de pente moyenne (de 5% à 71%)

La piste Jean Vuarnet à Avoriaz (rouge)

Cette piste rouge, baptisée « coupe du monde » sur le plan des pistes, porte le nom du champion de ski olympique local, Jean Vuarnet, également initiateur de la station de ski d’Avoriaz. En 1974, la piste est créée pour positionner Morzine et Avoriaz sur la scène des compétitions internationales, avec l’accueil d’une coupe du monde. Elle accueillera des compétitions jusqu’en 1986 avec des victoires d’anthologie.

Piste de ski Jean Vuarnet
De 2080 mètres à 1188 mètres d’altitude
3270 m de long
892 m de dénivelé
29% de pente moyenne (de 9% à 54%)

Léo Lacroix (noire) aux Menuires

Cette piste relie le sommet du mont de la Chambre au centre de la station des Menuires. Elle est dessinée en 1966 par l’ancien champion Léo Lacroix, pour donner une âme sportive et une identité internationale aux Menuires. Il répondait à un cahier des charges exigeant et moderne : une piste avec des murs, de la pente, des grands virages, une partie plate et une arrivée au cœur de la station. En 1972, la piste est créée et accueille la coupe d’Europe. Mais rapidement, la piste sera oubliée, tout comme la culture des compétitions dans les stations françaises. La Léo reste un des grands classiques de la station.

Piste de ski Léo Lacroix
De 2810 mètres à 1810 mètres d’altitude
3600 m de long
1000 m de dénivelé
31% de pente moyenne (de 0% à 63%)

La Luc Alphand (noire) à Serre Chevalier

Partant de 2000 mètres d’altitude pour arriver dans le village de Chantemerle, la Luc Alphand traverse d’abord les alpages avant de se faufiler dans les belles forêts de mélèzes des Alpes du Sud. Piste historique de la station, créée dès le début, en 1941, cette piste a aujourd’hui pris le nom de la célébrité locale : Luc Alphand, skieur star des années 90. En 1995, « Lucho » remporte en effet le Globe de cristal, symbole de sa victoire au classement de la coupe du monde. Pour marquer le coup, les responsables de Serre Chevalier renomment la même année, la piste « Olympique » en piste « Luc Alphand ».

Piste Luc Alphand
De 2050 mètres à 1350 mètres d’altitude
2500 m de long
690 m de dénivelé
24% de pente moyenne (de 18% à 50%)

L’Éclipse (noire) à Courchevel

Nouvelle piste de ski, créée spécialement pour les mondiaux de Courchevel et Méribel 2023, la piste de l’Éclipse est une piste moderne, conforme aux exigences du ski d’aujourd’hui. Elle accueillera les épreuves masculines du 6 au 19 février 2023. Sauts, murs à 51% et 56%, pente, virages en S, replat et trou… Elle comporte tous les éléments pour garantir le spectacle les prochaines semaines.

Piste de ski de l’Éclipse
De 2230 mètres à 1290 mètres d’altitude
3200 m de long
940 m de dénivelé
32% de pente moyenne (jusqu’à 59%)

La Verte aux Houches

Piste de ski "la Verte" aux Houches
Les Houches – Kandahar 2008 par keepthebyte

C’est la doyenne des pistes de compétition françaises. Elle accueille régulièrement la Kandahar, grande classique du calendrier. C’était le cas en 2021 et ce sera le cas en février 2023. La verte des Houches est une vraie piste noire, une piste dure et technique, située entre 1870 et 1000 mètres d’altitude. Créée en 1946, elle est surplombée par le mont Blanc. « La verte est un bijou de descente dans l’un des plus beaux écrins qui soient » selon les mots du journaliste Gilles Chappaz. Ce n’est pas la course la plus difficile du circuit, mais une piste complète qui demande toutes les qualités d’un bon descendeur et qui en fit chuter plus d’un.

La Verte des Houches
De 1871 mètres à 1001 mètres d’altitude
3343 m de long
870 m de dénivelé
27% de pente moyenne (de 5% à 74%)

La O.K. à Val d’Isère

C’est l’autre grande piste de compétition de Val d’Isère. Cette piste, dont les initiales sont un hommage à deux grands champions du ski, Henri Oreiller et Jean-Claude Killy, est un grand classique de la compétition. Elle accueille chaque année les épreuves féminines du Critérium de la première neige. Mais elle accueille aussi bien des courses masculines que des courses féminines. Encore aujourd’hui, c’est une piste de compétition bien vivante nommée « OK coupe du monde » sur le plan des pistes de Val d’Isère.

Piste de ski O.K.
De 2815 mètres à 1795 mètres d’altitude
3500 m de long
1020 m de dénivelé
30% de pente moyenne (de 12% à 65%)

Le Roc de Fer à Méribel

La piste du Roc de Fer à Méribel, par  © Sylvain Aymoz
La piste du Roc de Fer à Méribel, par © Sylvain Aymoz

Piste de ski mythique et « piste de ski féminine la plus difficile du circuit » selon Gilles Chappaz, la Roc de Fer sera le théâtre des épreuves féminines de la coupe du monde de ski de Courchevel-Méribel, du 6 au 19 février 2023. Elle a été remodelée pour l’occasion. Créée pour les jeux Olympiques de 1992, la piste relie le petit col à la station de Méribel. Elle a été dessinée par Bernhard Russi, l’architecte de la refonte de la Face de Bellevarde à la même période. Elle a notamment accueilli les finales de la coupe du monde de ski alpin en 2015.

Piste de ski de Roc de fer
De 2260 mètres à 1432 mètres d’altitude
2705 m de long
828 m de dénivelé
32% de pente moyenne (de 12% à 45%)

Pour aller plus loin :

Parce que le sport, c’est une histoire de femmes et d’hommes qui dépassent leurs limites, quoi de mieux qu’un journaliste sportif pour raconter l’histoire de ces pistes ? C’est ce que fait très bien Gilles Chappaz, passionné de montagne, dans Pistes de Légende, histoire du ski aux éditions Glénat. C’est de ce livre que nous tirons la source principale de cet article sur les pistes de ski françaises.

Acheter le livre sur Fnac.com

Pistes de ski de légende, le livre

Illustration : Adrien THEAUX sur la verte des Houches, par Joménager, licence CC BY-NC-ND 2.0.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut