Vous aimez les beaux chalets ou les architectures novatrices ? Vous aimez comprendre comment des architectes ont pensé la montagne ou découvrir des décors qui vous parlent et vous font voyager ? Les stations alpines possèdent tout ça ! Des chalets de luxe de Megève et Val d’Isère, on vous emmène à la découverte de l’architecture Belle Époque de Chamonix et Saint-Gervais. Voyage dans le temps ensuite chez ces belles modernes, qui ont plutôt bien voyagé dans le temps et retrouvent ces dernières années un côté tendance. Détour enfin dans ces stations à l’architecture marketing aux décors de théâtre souvent assez réussis.
Ambiance chalets

Des villages dans les Alpes, il y en a beaucoup ! Tous n’ont pas le même charme et la même âme. À Valloire, Les Gets, Morzine, La Clusaz, Bonneval sur Arc, chaque village a sa propre architecture traditionnelle. Larges chalets avec balcons dans le Val d’Arly et le Beaufortain, habitats de pierre en Haute-Maurienne et Haute Tarentaise, dans chaque vallée, chaque « pays » a sa spécificité. D’autres stations ont connu un développement immobilier important lié au tourisme et ont développé leur style. Pour voir la quintessence du chalet d’architecte dans les Alpes, direction Megève et Val-d’Isère. D’un côté, on trouve de larges chalets de bois décorés et avec de beaux jardins. De l’autre, de beaux chalets de pierre couverts de lauze. Deux ambiances pour deux interprétations du chalet moderne au nord et au sud des 2 Savoies.
Les stations Belle Époque

Cette architecture des premières heures du tourisme se retrouve dans les villes des Alpes et dans certaines stations thermales. On la retrouve également à Saint-Gervais et à Chamonix. On aime la poétique de ses dessins et ses balcons en fer forgés. Elle se conjugue parfaitement avec cette ambiance de montagne urbaine qu’on aime tellement. On trouvera dans les centres-villes à Chamonix comme à Saint-Gervais de belles adresses aux accents belle époque.
Les modernes (Flaine, Les Arcs)

Alors que les trente glorieuses ont vu le développement de nombreuses stations, certaines ont fait l’objet d’une planification. Parfois, des architectes de renom ont été missionnés pour dessiner l’architecture et l’urbanisme global des lieux. Les plus réussies restent Avoriaz, Les Arcs et Flaine. 3 stations pour 3 ambiances différentes : immeubles et chalets aux formes oniriques bardés de bois à Avoriaz, architecture adaptée à la pente signée Charlotte Perriand aux Arcs et architecture minérale en béton et artistique à Flaine.
Les stations Walt Disney

À la fin des années 90, l’architecture des stations commence à se bâtir en réaction contre les erreurs des années 60. Cette architecture, souvent trop urbaine, est largement rejetée, comme une plaie dans la montagne. Les barres d’immeubles en altitude deviennent les symboles des usines à ski. Si les immeubles continuent à être construits, ils prennent ensuite la forme de chalets avec de larges charpentes et du bardage en bois. Cette architecture marketing imite l’imaginaire des chalets, mais s’inspire rarement de l’architecture locale. Les folklores architecturaux, autrichiens, suisses, italiens et savoyards sont utilisés pour évoquer le chalet dans l’imaginaire du client. Ces nouveaux immeubles sont en effet souvent destinés à une double commercialisation : aux acquéreurs de chaque appartement dans un premier temps, puis aux locataires dans un second temps. C’est la grande époque des résidences de tourisme, mobilisant l’investissement des Français en montagne, poussés par des aides de l’état par la défiscalisation.
Les plus abouties de ce modèle un peu Walt Disney sont situées en Tarentaise. À l’entrée de cette vallée, temple du ski, Valmorel imite un village avec sa rue commerçante centrale. Plus tard, dans les années 2000, Arc 1950 sera la dernière station construite en France. Ses rues, skiables pour la plupart, évoquent un village alpin d’on ne sait où. Ce décor de théâtre au charme indéniable tranche avec l’architecture moderne et avant-gardiste conçue quelques années auparavant par Charlotte Perriand.
Les déconcertantes

Certaines stations auront décidément mal vieilli. Leurs architectures auront pourtant participé à la pensée architecturale du tourisme alpin. C’est à La Plagne que la station intégrée sera inventée au début des années 60. Dans cette période de grande rationalité architecturale, les voitures étaient stockées dans de grands parkings au nord tandis que la vie prenait place de l’autre côté des immeubles au sud, sur le front de neige. Entre deux, au rez-de-chaussée d’une barre d’immeubles, prend place une galerie commerçante, véritable cœur de vie de la station de ski. Si les lieux ont vieilli, peu aidés par la difficulté de rénover de telles copropriétés, leur histoire reste entière et passionnante. Dans ces stations, des visites guidées permettent d’en appréhender l’histoire et de comprendre que ces paquebots des neiges sont également des prototypes de pensée architecturale. On retrouvera notamment ces architectures déconcertantes à Aime 2000 à La Plagne, aux Menuires, au Corbier, à Superdévoluy et à Puy Saint Vincent.
Photo de couverture : Avoriaz par jonas l’ananas, licence CC BY-NC-SA 2.0