Selon un bilan provisoire publié ce jour, la fréquentation des pistes de ski cet hiver s’annonce en baisse de 15% par rapport aux 4 années précédentes. Un bilan toutefois très contrasté selon les massifs puisqu’il va de -7% en Isère à -52% dans les Vosges où l’hiver a été très peu enneigé.
Pas de neige en bas, saison écourtée en haut…
Selon l’analyse de Domaines Skiables de France publiée ce jour, ce sont principalement les petites stations et les très grandes stations qui ont le plus souffert cet hiver. Les raisons toutefois sont nettement différentes. Si les plus grandes stations semblent payer « le plus lourd tribut à la fin de saison anticipée » (avec plus d’un mois de saison amputé), les plus petites stations ont quant à elles souvent souffert d’un manque de neige tout au long de la saison. On se souvient qu’à Noël et Nouvel An, rares étaient les pistes de ski ouvertes à basse et moyenne altitude. Les petites stations finissent cet hiver avec une baisse de 26%. De l’autre côté du tableau, les très grandes stations subissent cet hiver une baisse de l’ordre de 19% par rapport aux 4 années précédentes. Dans les grandes stations, la Compagnie des Alpes estimait fin avril que 40% de ces pertes seraient toutefois compensées par des mesures d’économies (chômage partiel, baisses de charges…). Les pertes se monteraient donc sans doute à 10 à 12% du chiffre d’affaires annuel.
Côté massifs, la baisse est représentative de cette dichotomie : très forte dans les petits massifs, modérés en Haute-Savoie, en Isère et dans les Alpes du Sud. En Savoie, où le poids des grandes stations est important et où les stations ferment tard, la baisse est de 20%. C’est donc, semble-t-il, dans les stations villages, où la saison a été faiblement amputée, que la baisse reste assez raisonnable : en Haute-Savoie, elle n’est que de 9%, dans les Alpes du Sud de 8% et en Isère de 7%. Pour certaines stations, comme Praloup dans les Alpes du Sud, la saison est même qualifiée d’exceptionnelle.

Les zones scolaires de 2015 poseraient problème ?
En baisse de 2% au 14 mars, cette saison 2019 – 2020 aurait pourtant pu, selon Domaines Skiables de France « être un bon cru ». Avec une fréquentation exceptionnelle la semaine du Nouvel An et un trou la dernière semaine des vacances d’hiver (du 29 février au 6 mars 2020), l’organisation suggère de modifier le zonage des vacances françaises pour « soulager le massif des Vosges », « améliorer la circulation routière et l’expérience client »… et in fine, permettre de meilleures performances économiques des stations.

Cet hiver, seule la zone A était en vacances du 29 février au 6 mars. Cette semaine a connu un taux de remplissage historiquement faible pour des vacances d’hiver. Selon l’ANMSM et Domaines Skiables de France, cette faiblesse de la zone A viendrait du nouveau zonage mis en place en 2015. Ainsi, alors que les zones de vacances hors Île-de-France étaient équilibrées à environ 25 millions d’habitants chacune avant 2015, les nouvelles zones seraient assez disproportionnées aujourd’hui. Si la zone A (celle de Lyon) regroupe 17 millions d’habitants, la zone B, elle, représente 29 millions d’habitants et 42% des skieurs. Domaines Skiables de France propose ainsi un nouveau zonage en basculant les Hauts de France de la zone B à la zone A.
Les chiffres établis par Domaines Skiables de France sont issus d’un panel représentatif de 103 opérateurs ayant répondu toutes les semaines de la saison 2019/2020 jusqu’au vendredi 13 mars 2020, et de 100 opérateurs ayant répondu aux mêmes semaines sur les quatre saisons précédentes. Les estimations pour l’ensemble de la saison 2019/2020 (y compris les samedi 14 et dimanche 15 mars, et la prise en compte commerciale des forfaits déjà vendus et valables pour des périodes qui étaient postérieures à la mise en confinement) reposent sur les estimations transmises par un panel représentatif de 85 opérateurs de domaines skiables.