-26,5% : c’est l’état au 1er octobre des réservations en stations de ski comparé à l’année dernière. Ce retard est en grande partie imputable à la crainte d’une seconde vague pandémique et aux mesures prises par les gouvernements contre la circulation du virus (donc des personnes). Si cette baisse globale est générale, elle n’impacte pas à égalité tous les secteurs et territoires. Ainsi, elle est plus importante sur les grandes stations (-30%) que sur les stations village de basse et moyenne altitude (-18%). Du côté des massifs, on note une baisse de 16% dans les Alpes du Sud, de 20% dans les Pyrénées et de 27% dans les Alpes du Nord. C’est bien entendu la dépendance à la clientèle étrangère qui impacte le plus le taux de réservation des sites. Si habituellement, 60% des réservations sont déjà effectuées début octobre, il est fortement probable que l’attentisme soit de mise cette année et que l’hiver ne termine pas à -26%. Pour l’heure, les hébergeurs tablent sur une saison en baisse de 19% cette année. Si les vacances scolaires devraient bien se remplir, ce sont les périodes d’intervacances qui devraient accuser le coup du fait de la baisse des clientèles étrangères.

Dans le détail, les agences immobilières accusent un retard de 13%, les résidences de tourisme de 22%, les centres et villages de vacances de 51% (en lien avec l’annulation des classes de neige), les hôtels de 47% et les locations entre particuliers de 16%. Les propriétaires d’appartements et chalets semblent être plus nombreux à vouloir venir cet hiver. Toutefois, si les grands domaines et les résidences de tourisme enregistrent des baisses conséquentes, ce sont bien eux qui ont les meilleurs taux d’occupation actuellement (à 31% pour les résidences de tourisme).
Afin de faciliter les réservations anticipées, les hébergeurs ont mis en place des conditions d’annulation simplifiée incluant souvent l’annulation gratuite en cas de confinement local, de quarantaine ou d’isolement décidé par un médecin. En cas de réservation de dernière minute, le risque est en effet plus important que les conditions météorologiques influent plus fortement sur le taux d’occupation. En effet, les clients risquent de modifier leurs plans si la semaine est annoncée maussade.
Pour rappel, la saison précédente avait été stoppée mi-mars par le confinement et s’était soldée par une fréquentation et des chiffres d’affaires en baisse d’environ 20%. Une situation extrêmement contrastée puisque l’évolution du chiffre d’affaires des remontées mécaniques observé par Montagne Leader l’hiver dernier va de +30% au Cambre d’Aze à -83% à Gérardmer. C’est d’ailleurs le manque de neige qui aura causé les plus grosses pertes de chiffre d’affaires en stations l’hiver dernier. Les grandes stations ont eu des pertes tout de même comprises entre 20% et 30% selon la durée de leur saison restante. Ainsi à Megève et Morzine, où la saison se termine tôt, la baisse n’y est que de 1%.
Toutes ces données sont issues de la tendance G2A, un institut privé de suivi de la fréquentation touristique très implanté dans les Alpes et en montagne. Il suit environ 1,6 million de lits touristiques professionnels et de particulier à particulier en stations de ski. Il est également présent sur le littoral méditerranéen et en ville.
Illustration : vue sur les sommets de la Vanoise et Courchevel depuis le Télésiège de la Traversée, 3200m, point culminant du domaine de La Plagne par twiga269, Licence CC BY-NC 2.0