Et si les petites stations de ski étaient le terreau des futurs skieurs des grandes stations ? C’est en tout cas une idée en vogue dans le milieu des domaines skiables, soutenue il y a un an lors du congrès d’automne de Domaines Skiables de France. À cette occasion, Willy Fux, responsable d’un bureau d’étude spécialisé, mettait en avant le lien potentiel entre les petites et les grandes stations.
Si 12 millions de Français pratiquent le ski au moins une fois tous les 3 ans, on remarque une nette érosion de la fréquentation, notamment chez les jeunes. Certains massifs auraient plus une vocation d’apprentissage comme les Vosges, le Jura et les moyennes montagnes des Alpes, alors que la Tarentaise, la Maurienne et le pays du Mont-Blanc accueilleraient plus particulièrement les skieurs habitués. 1/3 des skieurs des grandes stations ont ainsi appris à skier dans une « petite station » (moins de 400 000 journées skieurs). Ces statistiques sous-tendent l’idée de stations d’apprentissage, de fait moins chères, et de stations de spécialistes.
Sur cette base, des logiques de solidarités entre les grandes et les petites stations ont été mises en place. Depuis de nombreuses années, l’assurance Nivalliance, mise en place par Domaine Skiables de France, à laquelle tous les exploitants cotisent, garantit notamment les pertes d’exploitation au-delà de 15% pour les petits domaines skiables.
Plus localement, Les 2 Alpes ont créé une logique de parrainage avec la station du Col de Porte, pour soutenir « la création de nouveaux skieurs ». Les deux stations de l’Isère ont signé un partenariat de 3 ans. En l’échange d’une communication sur place au profit des 2 Alpes, le col de Porte bénéficiera de l’expertise de sa grande sœur et de cession d’ancien matériel.
En février dernier, la station des Arcs avait également participé à une cagnotte en ligne pour relancer l’exploitation de la station du col du Granier, dont les remontées mécaniques demeuraient fermées, faute de finances.
Plus récemment, la station du Val d’Allos a affiché sa solidarité avec la station de Gréolières-les-Neiges, petite station située proche des centres urbains de la Côte d’Azur. L’idée est que les skieurs découvrent la pratique à Gréolières-les-Neiges et évoluent ensuite sur les domaines skiables du Val d’Allos en profitant d’avantages exclusifs. Concrètement, les deux stations s’engagent à mettre en place des actions de communication sur le site www.iloveski.org sur les marchés francophones, anglophones et hispanophones.
Cette logique de communication mutualisée est également incitée depuis près de 2 ans par l’État dans le cadre de l’intercommunalisation de la compétence tourisme. Même si globalement les stations se sont battues contre, elle a abouti à certaines mutualisations de moyens et nouveaux territoires : les stations Nice Côte d’Azur, les stations du Queyras, le Pass Bauges Savoie initié par Grand Chambéry ou encore le forfait de la Haute-Maurienne.
Illustration : Greolieres les Neiges par Prouzet licence CC BY-SA 3.0
Gréolières-les-Neiges est une station de ski qui a la particularité d’offrir la vue sur la mer et d’être située à 40 minutes de Cannes.
