C’est Jean Castex lui-même, accompagné d’Alain GRISET, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, de Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d’État chargé du Tourisme, de Bérangère ABBA, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité et de Joël GIRAUD, secrétaire d’État chargé de la Ruralité, qui ce matin a annoncé les contours du plan « Avenir montagne » depuis Bourg Saint Maurice, en Savoie. Ce plan aura pour ambition de construire, avec les acteurs de montagne, un modèle touristique à la fois plus diversifié et plus durable, adapté aux spécificités de chaque massif. Il vient, bien entendu, en réponse au coup de massue vécu par les stations lors de l’arrêt des remontées mécaniques pour une saison complète cet hiver en lien avec les restrictions sanitaires.
« Créer de l’activité transformatrice vers un modèle plus durable et plus résilient »
La relance, en montagne comme ailleurs, devra se faire en créant de l’activité transformatrice selon Jean Castex, en contractualisant avec les territoires. C’est sur ces bases que le plan avenir montagne a été construit pour répondre aux défis que la crise a particulièrement mis en évidence ces derniers mois, et pour repartir de l’avant, relancer, investir, dans un objectif d’adaptation, de transformation, de restructuration, pour finalement être plus fort. 331 millions d’euros seront consacrés au tourisme et à sa diversification. Les mesures annoncées sont articulées autour de 3 axes :
- Favoriser la diversification de l’offre touristique et la conquête de nouvelles clientèles ;
- Accélérer la transition écologique des activités touristiques de montagne ;
- Dynamiser l’immobilier de loisir et enrayer la formation de « lits froids ».

Au total, le plan représente une mobilisation de plus de 640 millions d’euros de crédits publics pour la montagne, générant près de 1,8 milliard d’euros d’investissement dans ces territoires. Ces crédits viennent compléter les 5,4 milliards d’euros d’aides d’urgence déjà mobilisés.
Un fonds de 300 millions d’euros pour le tourisme de montagne
Dans le détail, ce plan comprenant 14 mesures est notamment constitué du lancement d’un fonds « Avenir Montagnes » doté de 331 M€ comprenant un volet de 300 M€, cofinancé à parts égales avec les régions, pour soutenir les investissements, et un volet de 31 millions d’accompagnements à l’ingénierie des territoires. L’État y apportera 181M€, les 6 régions de montagne 150 millions. Ces actions devront s’inscrire dans le cadre des contrats de plan Etat-Région déployés entre 2021 et 2027. Pourront y figurer notamment des équipements touristiques durables liés à la diversification quatre saisons, la modernisation des équipements permettant la pratique d’une activité neige en station dans une logique d’amélioration des performances écologiques, la transition écologique des activités et la protection de la biodiversité, le développement des mobilités du premier (ou de dernier) kilomètre, ou encore la rénovation des certains hébergements touristiques (hébergement de tourisme social, refuges de montagne).
Par ailleurs, le plan comprend des mesures pour accélérer la rénovation globale et l’occupation de l’immobilier de loisirs en station, avec l’instauration d’une possibilité pour le gestionnaire de résidence de tourisme de transférer son droit de préemption à des foncières qui se chargeront de leur rénovation et de leur gestion. La Banque des territoires investira 125 millions d’euros sur cinq ans dans ces foncières, aux côtés d’autres investisseurs.

On trouve aussi d’autres mesures, parfois assez parisiennes, comme l’aménagement de 1 000 km de sentiers de montagne, un dispositif incitant au jumelage d’écoles du reste du territoire avec celles de montagne et la mise en place d’un accompagnement en ingénierie pour favoriser la transition touristique d’une soixantaine de destinations de montagne.
Notons aussi une aide logistique et technique apportée aux collectivités dans l’accès aux dispositifs de soutien, la mise en place de prêts, de garanties, le soutien aux colonies apprenantes, des mesures d’aide à la protection de la biodiversité et le renforcement des actions de promotion de la destination montagne par Atout France à hauteur de 8 M€ de 2021 à 2024.
5,4 milliards pour sauver l’économie de montagne cet hiver
Cette aide vient compléter dans la durée les 4,9 milliards d’euros déjà engagés par l’État dans le cadre du fonds de solidarité, en compensation des pertes importantes subies cet hiver en montagne, même si le Premier ministre le concède, il reste quelques « trous dans la raquette ». À terme, 5,4 millions sont prévus dans ce plan.
À ce jour, les commerces de détail, les moniteurs de ski et les entreprises liées au ski peuvent bénéficier d’une aide jusqu’à 10 000 € par mois ou jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires dans la limite de 200 000 €. La couverture de 70 % des charges fixes est garantie pour les secteurs les plus affectés par la crise, y compris pour les petites entreprises, comme les commerces de vente et de location d’articles de sports d’hiver, l’hôtellerie-restauration, l’hébergement et les résidences de tourisme. Du côté des exploitants de remontées mécaniques, le dispositif vise à les indemniser à hauteur de 49 % du chiffre d’affaires annuel, soit environ 70% des charges fixes. Les communes de montagne ne sont pas en reste. Ainsi, 1 176 d’entre elles et 14 intercommunalités bénéficieront de garanties de recettes fiscales et domaniales.