Des Alpes aux Pyrénées, les mesures prises par les États européens ont entrainé cette fin de semaine, la fermeture de toutes les stations de ski européennes. En France, dès ce samedi soir, tous les lieux recevant du public non essentiels seront fermés.
En Italie, Suisse, Autriche, Espagne et en Andorre, la situation sanitaire justifie de fermer les stations
La première mesure du genre a été prise en Italie, alors en quarantaine lorsque des étudiants italiens ont décidé de profiter de leur quarantaine sur les pistes de ski. On pourrait penser l’idée excellente si le ski n’engendrait pas des flux de déplacement de tous horizons… et donc potentiellement de nouveaux foyers viraux sur les territoires (nationaux et étrangers). Ces derniers jours, c’est d’ailleurs à un bar d’Ischgl, en Autriche, qu’un foyer viral lié à 35 personnes a été associé. A cette date, ce foyer représentait 10% de tous les cas recensés en Autriche.
C’est le Val d’Aoste et la Lombardie qui ont pris cette mesure radicale en premier : dès le dimanche 8 mars, toutes les pistes de ski et hôtels ont été fermées par arrêté de la région. À la suite de ces fermetures, « les images des foules de skieurs qui ont pris d’assaut les Dolomites au mépris des appels au gouvernement et à la responsabilité médicale, ont ébranlé l’opinion publique » peut-on lire dans La Répubblica. Le 10 mars, toutes les stations italiennes ont été fermées suite à la décision du gouvernement le 9 mars de mettre en place la quarantaine sur tout le territoire national. Depuis ce jour, seuls les déplacements pour des raisons de santé ou pour des raisons professionnelles avérées sont autorisés en Italie.
Ces derniers jours, les fermetures de pistes sont arrivées en cascade : d’abord le Tessin en Suisse, puis Ischgl dont la fermeture a été annoncée le 12 mars et toute la région du Tyrol. Au final, ce sont toutes les régions d’Autriche qui ont décidé la fermeture des pistes de ski, mais aussi des hôtels dès dimanche 15 mars au soir. Ces mesures ont été décidées « afin de lutter contre la propagation du coronavirus ».
Jeudi 12 mars, de nombreux états, dont la France, ont annoncé des mesures draconiennes pour limiter la propagation du virus et préserver les services hospitaliers. En Espagne comme en Suisse, la consigne a été plus claire qu’en France : limiter ses déplacements et interdire les rassemblements de plus de 100 personnes revient à fermer toutes les stations de ski. En Suisse, toutes les stations sont donc fermées depuis vendredi 13 mars. En Espagne, la mise en place vendredi de mesures plus restrictives qu’en France a également conduit immédiatement à la fermeture des stations de ski. Les stations de ski d’Andorre ont également pris cette décision en toute autonomie pour la santé de leurs « clients, employés et pour la population« .
En France, les stations de ski fermées dès samedi soir
En France, Edouard Philippe a annoncé ce mercredi à 19h49 la fermeture de tous les lieux recevant du public non-essentiels. Cette mesure implique évidemment la fermeture des domaines skiables, des hôtels, des restaurants et des bars en stations ou hors stations.
Ce samedi, les stations encore ouvertes essuyaient quelques critiques sur les réseaux sociaux. Les internautes reprochant l’irresponsabilité des domaines skiables qui restaient ouverts.
Pas non plus de ski alpinisme
Le 10 mars dernier, le site italien DoveSciare.it précisait également qu’il n’était pas non plus recommandé de pratiquer le ski de randonnée. C’est d’ailleurs le Club Alpin d’Italie qui le déconseillait ! La raison est simple : les services d’urgence doivent aujourd’hui se consacrer à 100% à la gestion d’une crise sanitaire sans précédent : le coronavirus. Si des skieurs (alpins ou de randonnées) sont amenés à être secourus suite à une avalanche ou un accident en montagne, ils détournent de fait les secours de l’urgence actuelle.
Illustration : les pistes d’Orcières dans les Hautes-Alpes ce jour.